La politique de la ville reste largement insuffisante sur les questions sociales par rapport aux besoins. Et chacun connait les conséquences désastreuses de la diminution des contrats aidés pour les tissus économiques et associatifs de proximité. Rappelons qu’un rapport de l’INSEE de 2017 soulignait le lien positif entre l’augmentation des contrats aidés et la baisse du taux de chômage dans les quartiers.
Il est donc essentiel de développer les moyens de l’insertion par l’activité économique dans les QPV, pour amener les personnes éloignées de l’emploi et issues de ces quartiers vers un emploi pérenne et une qualification professionnelle. C’est ce que fait la ville dans ces marchés et dans la charte signée avec plus de 100 entreprises qui permettent de battre en 2017 notre record de nombre d’heures d’insertion. Il y a aussi une responsabilité importante de l’état sur la contribution des futurs programmes de grands travaux de rénovation urbaine notamment.
Mais nous savons dans ce contexte le rôle irremplaçable et l’impact essentiel des acteurs de proximité, notamment des acteurs associatifs comme la régie de quartier. Alors que les aides de toute part diminue comme neige au soleil, avec la politique destructrice de l’action sociale par la république en marche. Et derrière les financements, ce sont aussi l’expertise et les initiatives de ces structures qui sont essentielles.
On peut prendre l’exemple du travail effectué par la régie sur la fracture numérique qui de nos jour est d’une grande importance. Le projet s’oriente vers plusieurs thèmes tels que la découverte des ordinateurs, des systèmes d’exploitation, la recherche sur internet, des ateliers à thèmes pour les Cv, lettre de motivation, les entretiens d’embauche. Ce travail se fait en partenariat avec la ville de Vénissieux, pôle emploi. Ces différentes approche d’apprentissages permettent de répondre au besoin des apprenants pour leurs permettre d’appréhender les nouveaux outils numériques qui sont devenus aujourd’hui une nécessité.
Nous savons qu’il faut faire plus pour l’insertion, qu’il faut aller plus loin que l’emploi d’insertion pour qu’il permette une réelle évolution vers un emploi stable, un parcours professionnel justement pour sortir de l’insertion. Mais nous savons aussi que cela suppose que la régie continue, et qu’elle se renforce.
C’est pourquoi nous nous félicitons de cette délibération qui peut permettre de sauver la régie, et du rôle du maire pour convaincre tous les partenaires de jouer le jeu du redressement malgré les difficultés. Nous savons que le chemin sera long, mais l’existence d’une régie locale d’insertion est un véritable enjeu pour Vénissieux. Et nous espérons que la fédération régionale qui accompagne la régie Amstrong pourra apporter l’accompagnement nécessaire.
Au-delà de la régie, nous savons que beaucoup d’organismes d’insertion sont en difficulté, comme la structure de ce qu’on appelait les brigades vertes de l’ancien département dont les marchés ont été supprimés par la métropole. Nous savons aussi que la contrainte de passer par des marchés et la mise en concurrence, pousse les associations à se structurer comme des entreprises, et sans doute à se regrouper. Il faut dire que cette règle de la concurrence qui nous est imposée ne correspond pas à ce qu’était l’esprit initial des régies de quartier, des structures associatives locales qui n’ont aucune vocation à aller chercher des marchés ailleurs, et qui devraient être naturellement l’outil de la volonté politique locale de développer l’insertion. Mais c’était dans un ancien monde où tout n’était pas soumis aux règles de la concurrence libre et non faussée.
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