⇒ http://www.michele-picard.com
Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
Inauguration Maison des anciens combattants
Mai 2011, par adminRetrouvez-ci-après l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de l’inauguration de la Maison des anciens combattants, le Jeudi 19 mai 2011.
Maisonancienscombattants19052011
On ne transige pas avec les racines. On ne badine pas avec les combats du passé, leur cortège de douleurs, d’épreuves, de joie d’une liberté recouvrée. On ne se réfugie pas dans le passé par crainte de l’avenir, on y puise au contraire la parole, la matière et les témoignages qui nous font avancer, qui nous rendent le présent plus clair, plus lisible.
C’est la raison pour laquelle je suis fière, aujourd’hui, d’inaugurer avec vous cette Maison des anciens combattants, 26 rue du château. La Ville compte un nouveau lieu de vie pour la mémoire, le savoir et la transmission : le musée de la résistance et de la déportation, maison Henri Rol-Tanguy, et cette nouvelle Maison des anciens combattants, qui marque le transfert des locaux des associations d’anciens combattants, de la Rue Paul-Bert à la rue du Château.
Nous mettons à disposition gratuitement deux espaces pour vos permanences et activités, une salle de réunion au 1er niveau de l’immeuble ainsi que la possibilité d’utilisation de la salle de quartier située en face de la Maison des Anciens Combattants. Ce dispositif d’ensemble doit permettre à la fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes, à l’ANACR, l’UMAC, l’ARAC, l’AAM, la FNACA et l’UFAC de poursuivre son travail dans de bonnes conditions. C’est le moins qu’on puisse faire à ceux qui ont été les acteurs et les témoins de l’histoire de France.
C’est aussi tout le sens que nous donnons aux commémorations que nous organisons, de la fin de la guerre 14-18 à la capitulation des armées nazies, de la libération des camps de concentration à la date du 19 mars, seule date appropriée pour marquer la fin de la guerre d’Algérie, sans oublier la Libération de Vénissieux et la journée de la Résistance. Ce ne sont pas que des symboles, ce sont des jalons et des hommages dignes, à l’heure ou les débats réactionnaires gagnent du terrain, à l’heure où beaucoup aimeraient réécrire l’Histoire pour mieux la falsifier.
Tout au long de nos rencontres, d’inaugurations ou d’ouvertures d’assemblées générales des différentes organisations, j’ai toujours insisté sur cette dimension essentielle dans nos sociétés : la transmission, l’éducation, l’ouverture d’esprit. La mémoire individuelle est le point de départ et le point de passage vers la mémoire collective.
A ce titre, je crois nécessaire et salutaire un rapprochement entre les associations d’anciens combattants, de résistants et de déportés, et l’Education Nationale, pour que l’Histoire demeure une matière vivante, qu’elle sorte des manuels pour s’ancrer dans le quotidien. C’est ce que j’appelle la « citoyenneté en marche », qu’il nous faut renforcer et pour laquelle je nourris des projets que j’annoncerai très prochainement.
On ne peut pas se projeter dans l’avenir, lire et comprendre le présent, sans au préalable avoir été enrichi par les leçons du passé. Le passé doit questionner le présent, le « travailler », le déranger même. Je suis très profondément attachée, viscéralement même, à cette notion de continuité, de trait d’union, de filiation, attachée aussi à cette idée d’une République unie et indivisible.
A ce titre, les anciens combattants ne forment pas un segment de la société, ils font partie de notre société, comme la jeunesse, les retraités ou les salariés. A travers tout le travail que nous menons pour et avec les associations, nous affichons inlassablement notre volonté de solidarité et faisons du vivre-ensemble un socle et un pilier de notre politique.
Je le crois sincèrement, la France doit faire de sérieux efforts pour accorder aux anciens combattants la place qu’ils méritent. C’est le devoir de la nation que de verser des pensions décentes à ceux qui se sont battus en son nom. C’est le devoir de la solidarité nationale que de poser sur la table et de trouver des réponses à la hauteur de l’enjeu en ce qui concerne les pensions des veuves de guerre des grands invalides et grands mutilés.
C’est le devoir de notre nation que de revoir les modalités d’attribution du bénéfice de la campagne double aux titulaires de pensions civiles et militaires de l’Etat ayant participé à la guerre d’Algérie ou aux combats en Tunisie et au Maroc, dont beaucoup à l’heure actuelle sont exclus.
La solidarité nationale ne doit pas être à géométrie variable, elle doit s’appliquer à toutes les couches et catégories sociales de notre pays. Unir plutôt que diviser, voilà le but qu’il faut atteindre dans une société en perte de valeurs, en perte de repères. L’enjeu est de taille : il s’agit de la mémoire collective, de la reconnaissance et de la transmission ; il s’agit, ni plus ni moins, de « faire société » .
Cette dimension-là, la Ville de Vénissieux en est la garante et la gardienne. Une confiance réciproque en somme, que la donation du fonds muséal de la Résistance et de la Déportation à notre commune à l’automne 2010, est venue confirmer, signe d’un lien profond et fécond entre notre ville et les anciens combattants.
Cette Maison des Anciens Combattants est dorénavant à votre disposition, et j’espère qu’elle vous permettra de poursuivre vos activités dans de très bonnes conditions.
Je vous remercie.
→ Lire la suite sur le site d’origine…