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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
Inauguration résidence « Carré Paul Bert »
Juillet 2011, par adminLe 5 juillet 2011
Retrouvez l’intervention de Michèle Picard lors de l’inauguration de la résidence « Carré Paul Bert », vendredi 1er juillet 2011 .
564 logements neufs ont été livrés en 2010 à Vénissieux. Ce chiffre révèle le dynamisme retrouvé de notre ville, dynamisme immobilier, dynamisme d’une population en augmentation constante, dynamisme commercial, avec de nouvelles enseignes qui s’installent et s’implantent sur notre territoire.
Il faut s’en féliciter, mais ne pas s’en contenter, tant les efforts en matière de logements sont considérables. A l’occasion de l’inauguration de la Résidence Carré Paul Bert, je tiens à remercier l’OPAC du Rhône, qui a investi plus de 4,6 millions d’euros, dans ce programme de 36 logements sociaux collectifs.
Ce bâtiment est la première tranche d’un programme qui en comprend trois, et qui va transformer en profondeur l’aménagement des 4 angles du Carrefour Croizat-Paul Bert. Pour être complète sur la nature du bâtiment, je tiens à souligner qu’à l’image de ce que la Sacoviv a fait pour Ambroise Croizat 2, cette nouvelle résidence bénéficie du label HQE, selon le référentiel Grand Lyon, pour la qualité environnementale. Il a été également raccordé sur le chauffage urbain de la Ville, puisqu’une antenne du réseau a été spécifiquement réalisée pour ce projet, en 2010.
La démarche qualitative, en matière de construction de logements sociaux, montre une ambition nouvelle, au service des habitants et de l’intérêt général.
L’inauguration de la Résidence Carré est une étape supplémentaire dans notre politique de développement du cœur de Ville. Outre les 36 logements sociaux, l’immeuble comprend 650 m2 de rez-de-chaussée commerciaux, occupés par plusieurs enseignes, de la CIC à Véni Voyages, ou encore La huche aux pains. D’autres installations sont également à l’étude, qui viendront élargir l’activité commerçante.
Deux nouveaux axes structurants se mettent en place autour du centre-ville : l’avenue d’Oschatz, comme trait d’union avec le plateau des Minguettes, et le développement du centre, vers le pôle multimodal de la gare. Ce désenclavement permet de fédérer et de relier les quartiers les uns aux autres, pour dessiner une ville plus harmonieuse, plus homogène, où la libre circulation des habitants et des activités sont renforcées. Cette volonté de cohérence, nous y tenons fermement, et elle est le moteur des très nombreux projets qui vont voir le jour dans peu de temps à Vénissieux : l’axe Bonnevay, la ZAC Parilly, Vénissy, le nouveau groupe scolaire Joliot-Curie ou encore la nouvelle dynamique du quartier Moulin-à-Vent.
Je tiens tout particulièrement à cette idée d’une ville qui se développe dans sa globalité : globalité géographique déjà, dans la mesure où aucun quartier n’est mis à l’écart du formidable essor que connaît Vénissieux.
Et puis je parlerais d’une globalité politique qui vise bien sûr à répondre à la demande pressante de logements, mais pas seulement. Ces orientations agissent pour maintenir et améliorer nos missions de services publics de proximité, pour augmenter nos offres d’accueil pour la petite enfance et l’enfance, et pour maintenir et moderniser nos équipements publics pour les loisirs, les activités sportives ou culturelles.
La ville de Vénissieux forme un tout, son développement également, qu’il soit urbain, économique, social ou commercial. Le virage qu’amorce notre ville ne doit pas se faire sans ses habitants, sans le patrimoine et l’identité qui sont les nôtres. Ne pas déposséder les Vénissians de leur bien commun à tous : une ville où l’ensemble des structures et des services est mis au service de l’intérêt général.
Enfin, bien sûr, il y a cette question centrale du logement social en France. Personne n’ignore la situation actuelle : la crise du logement et du mal-logement touche 10 millions de nos concitoyens, 1 français sur 6 ! Situation inhumaine et inacceptable, qui voit des personnes ou des familles vivre dans des logements surpeuplés, dans des logements sans toilette, sans salle de bain ou sans chauffage, dans des logements de fortune (tentes, voitures, amis). Et n’oublions pas non plus les drames terribles des expulsions, où des hommes, femmes et enfants se retrouvent à la rue, démunis et en recherche d’une solution de secours.
Cette crise du logement frappe l’ensemble de notre territoire. Dans l’agglomération lyonnaise par exemple, il y a 1 offre de logement disponible pour 4 demandes, et on compte près de 50 000 demandeurs !
Autre signe inquiétant : les vacations en matière de logements sont de plus en plus limitées. Nous sommes face à un mur, nous sommes face à un véritable enjeu de société, de civilisation, dans la mesure où garantir un toit relève d’un droit constitutionnel.
La ville de Vénissieux compte 53% de logements sociaux. Il faut mettre ce chiffre en parallèle avec les 325 communes de plus de 3 500 habitants qui ne respectent pas la loi SRU dans notre pays. Nous remplissons donc largement nos devoirs et nos objectifs. Il ne s’agit pas de faire « du logement social pour faire du logement social », mais de répondre à l’urgence de familles désemparées.
A travers cette politique volontariste que nous menons en matière de parcours résidentiels, nous cherchons également à apporter des réponses aux ménages exclus du secteur très social, mais dont les revenus ne permettent pas le logement privé, ni l’accession à la propriété, même sociale. Eux aussi connaissent de véritables difficultés que la loi Boutin a accentuées.
Enfin, nous tenons à accompagner et à diversifier les parcours individuels des Vénissians, en offrant une gamme plus large, quand ils éprouvent par exemple le besoin de surfaces plus grandes, sans être obligés de s’expatrier dans une autre ville.
Face à une telle situation d’urgence, les communes, et plus généralement les collectivités territoriales, ne pourront pas trouver à elles seules des solutions à la hauteur de cette crise. Dans ce combat contre la spéculation immobilière et le laisser-faire du marché, qui enrichit les marchands de sommeil et fragilise les familles les plus démunies, les efforts de tous doivent être sans relâche.
Depuis plus de trente ans, les politiques nationales n’ont pas été à la hauteur du défi que représente la question du logement social en France. Les dernières mesures en date du gouvernement Fillon (baisse du budget « ville et logement 2011 » de 200 millions d’euros par rapport à 2008 ; baisse de l’aide à la pierre : 135 millions ; baisse des APL : 90 millions), ces mesures contribuent à détériorer une situation plus que critique.
Le constat est d’ailleurs partagé par l’ensemble des maires, quelle que soit leur couleur politique, qui savent bien que les communes ne peuvent pas se substituer indéfiniment à l’État. Ce dernier doit reprendre les choses en main pour redonner un sens à un droit constitutionnel, le droit au logement !
Tous les acteurs que nous sommes doivent tirer dans le même sens pour résoudre une crise majeure, indigne et inacceptable, dans un pays comme le nôtre. En matière de logement et de logement social, la route est encore bien longue… Je vous remercie.
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