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Publié le lundi 23 mars 2009

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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône

Nouveaux enseignants

Septembre 2011, par admin

Le 14 septembre 2011

Retrouvez ci-après l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de la réception en l’honneur des enseignantsnouvellement nommés à Vénissieux, mardi 13 septembre 2011.

La ville de Vénissieux, les parents et les élèves, vous souhaitent la bienvenue et sont heureux de vous accueillir dans les écoles, collèges et lycées de notre commune. Vous le savez mieux que moi, la rentrée 2011 est une rentrée difficile pour le personnel enseignant que vous formez, une rentrée que les politiques gouvernementales actuelles aggravent d’année en année. J’y reviendrai. Pour vous rassurer, sachez en tout cas que notre ville, que certains d’entre vous vont découvrir, est une ville solidaire, une ville généreuse, une ville qui se bat farouchement pour la défense d’une école publique républicaine, laïque, gratuite et de qualité. Ce combat, car aujourd’hui en 2011 on peut parler de combat, il est inscrit au cœur de notre pacte communal. Ce qui oriente notre politique, ce qui la met en mouvement et la fait aller de l’avant, c’est la question de la jeunesse, de l’enfance et de la petite enfance.

Cette priorité figure au centre de nos préoccupations, elle irrigue notre budget d’année en année. Nous consacrons ainsi 27% de notre enveloppe budgétaire à l’Education, 15% au Sport et Jeunesse, 11% à la Culture. Pourquoi nous ne céderons pas sur ce terrain ? Parce que nous croyons avec force et conviction que l’éducation populaire est l’élément fondateur autour duquel l’enfant peut se construire. Il faut lui offrir des possibles, et à travers ce terme de possibles, ce sont toutes les pistes d’explorations, d’expérimentations, auxquelles les enfants et les jeunes ont droit. Activités sportives, artistiques, initiation aux arts, à la musique, à la culture, aux loisirs et aux vacances : ne formatons pas l’esprit et l’imaginaire de l’enfance, mais laissons-la au contraire découvrir, laissons-la s’initier à des formes d’expressions inconnues. Le creuset de l’éducation populaire réside là, dans cette chance que nous avons d’offrir à notre jeunesse, un éventail de disciplines qui renforcent l’estime de soi, qui forgent une identité et un cheminement.

Je suis très sensible à cette idée, idée d’un parcours personnel non formaté, qui part de l’enfance jusqu’à une future citoyenneté. C’est la raison pour laquelle nous sommes très vigilants sur le domaine des temps périscolaires, ainsi que sur la qualité des structures et équipements de notre commune. Vénissieux compte 11 maisons de l’enfance, 3 centres extérieurs pour les vacances, des équipements d’accueil du jeune enfant. Notre ville tient également à la présence d’une ATSEM par classe, et privilégie des concertations permanentes avec les enseignants, les parents dans le cadre du Contrat Educatif Local.

Sur le fond, vos préoccupations sont les nôtres, que ce soit dans la transmission du savoir, dans la consolidation des acquis, et dans l‘émancipation de la personne. Ce qui se concrétise par la volonté d’assurer une continuité entre le temps scolaire et le temps libre, entre le passage de l’enfance, de l’adolescence jusqu’à l’apprentissage de la citoyenneté. A travers ses 20 groupes scolaires, la ville de Vénissieux tient aussi à disposer et à vous fournir des établissements de qualité, pour améliorer vos conditions de travail ainsi que l’accueil des élèves.

Pour l’année 2011, la Direction du Patrimoine a débloqué 340 000 € dans les travaux de « réparations et sécurité » des groupes scolaires, et 850 000 € dans les opérations de réhabilitation et travaux, liés à la carte scolaire. L’investissement dans le matériel, l’informatique, le mobilier est lui aussi conséquent, à hauteur de 100 000 €. Notre commune compte 845 enseignants, et vous êtes 165 à nous rejoindre cette année. Selon les premiers comptages, 7 858 élèves ont été recensés dans le premier degré, soit 131 de plus par rapport à la rentrée 2010. Cette présentation de notre politique éducative, vous l’aurez compris, est bien évidemment au service de l’Education nationale, et plus particulièrement des enseignants que vous êtes, auxquels nous apportons soutien et attention.

Dans le cadre d’une collaboration de proximité et de convergences, n’hésitez pas à solliciter nos services, et à nous faire part de vos suggestions et de vos préoccupations. Enfin sachez que Vénissieux, 3ème ville du département et 7ème de Rhône-Alpes, connaît depuis quelques années un essor considérable, fruit d’une politique volontariste et de justice sociale, dont je suis fière. Vénissieux reste une ville populaire, attachée à son patrimoine et à son histoire industriels, une ville qui connaît aussi des difficultés sociales, que la crise et le système économique ont accentuées avec un taux de chômage des jeunes préoccupant, une pauvreté qui se féminise et se généralise.

Il reste beaucoup de travail à faire, mais notre commune, vous le découvrirez certainement, a effectué un formidable bond en avant, loin, très loin des représentations que l’on peut s’en faire. Je parlais en introduction d’une rentrée très difficile pour le corps enseignant, une de plus pourrait-on ajouter, sous ce gouvernement dont les politiques nationales s’avèrent aussi irresponsables que dramatiques pour notre école publique. Les syndicats emploient à juste titre le mot suicidaire pour parler de la rentrée 2011. Comment leur donner tort quand le duo Sarkozy-Fillon supprime au niveau national 16 000 postes cette année encore, alors que 80 000 élèves de plus sont attendus dans le secondaire notamment ?

C’est un véritable jeu de massacre que je dénonce avec virulence et qui me révolte. Dans les trois départements, Ain, Rhône et Loire, on attend 2500 écoliers supplémentaires, alors que 62 postes ont été supprimés. Idem dans les collèges et lycées, avec 2000 élèves en plus pour 175 emplois d’enseignants rayés de la carte. L’année dernière à Vénissieux, nous nous sommes battus avec les parents d’élèves et professeurs contre les non-remplacements d’enseignants, où l’on a atteint l’équivalent de 800 journées non remplacées.

A chaque rentrée, il faut faire front et il faut se battre pour sauver des classes. Cet engagement a été payant pour les maternelles Renan et Clos Verger, dont les retraits ont été finalement levés. Idem pour les créations obtenues à Max Barel, à l’école du Centre et à Henri Wallon. Mais d’une façon générale, et à l’échelle nationale, les mathématiques sont implacables : plus vous diminuez le nombre de professeurs, plus vous augmentez les effectifs par classe, ou alors vous supprimez des disciplines optionnelles, comme les langues et les matières artistiques. Autre conséquence redoutable et déjà annoncée : la suppression ou la réduction des dispositifs d’aide personnalisée. En clair, les élèves en situation de handicap, ou en difficultés scolaires lourdes, vont être les premiers à payer les pots cassés. Dans le primaire, 1500 fermetures de classes ont été prévues cette rentrée. Et avec le nouveau système de comptage établi dans les écoles qui ne sont pas en ZEP, selon lequel seuls les élèves ayant atteint l’âge de 3 ans au jour de la rentrée seront comptabilisés dans les effectifs, ce sont les maternelles que l’on cherche à détruire.

Voilà les effets dévastateurs des politiques libérales sur notre école publique, auxquels il faut ajouter la dévalorisation de la formation des enseignants (15 000 nouveaux professeurs ont été propulsés directement dans les classes à la rentrée 2010, sans l’expérience du terrain, ni le recul nécessaire). On peut alors faire des effets d’annonces, comme Luc Chatel s’y emploie, en mettant l’accent sur l’apprentissage des langues étrangères par exemple, tout en supprimant dans le même temps 1200 postes d’assistants de langue. Mais ça ne trompe personne ! Politique de la terre brûlée, incohérente, dramatique, injustifiable ! Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, près de 60 000 postes ont disparu pour arriver en 2012 à un total de 80 000 suppressions ! Et c’est ce gouvernement qui nous parle de la formation de la jeunesse, des drames du décrochage scolaire : de qui se moque-ton !

L’investissement de la France dans son école primaire est de 15% inférieur à celui de la moyenne des pays de l’OCDE. Toujours selon l’OCDE, la France présente le taux d’encadrement le plus faible, avec seulement 6,1 enseignants pour 100 élèves-étudiants, loin derrière des pays comme la Suède, la Grèce ou le Portugal. Tout le monde sait également que pour les 15 années à venir, l’Éducation nationale devra accueillir de 30 à 50 000 élèves supplémentaires par an. La priorité actuelle, l’urgence actuelle, c’est bien de mettre des moyens humains, budgétaires considérables au service de la formation des jeunes générations, de l’égalité des chances, de la transmission du savoir et des connaissances.

En dévalorisant les enseignants, on dévalorise aussi les élèves, on favorise les indisciplines, les violences, les échecs, et on laisse faire le pire : le retour du déterminisme social comme régulateur naturel d’une société à bout de souffle. Il est urgent de casser cette spirale, il est urgent de défendre le pilier principal de notre République, notre belle école publique, celle de Jules Ferry. Sachez en tout cas que l’équipe municipale sera à vos côtés, pour répondre à vos attentes et améliorer encore l’accueil et la scolarisation des enfants.

Je vous souhaite, malgré tout ai-je envie d’ajouter, une bonne rentrée 2011.

Je vous remercie.

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