Le 20 octobre 2011

Une femme d’exception victime d’une insoutenable barbarie !

Retenue en otage en Somalie depuis le 1^er octobre, Marie Dedieu est morte dans des circonstances encore inconnues.

C’est à son domicile, sur l’île de Manda au Kenya, où elle résidait depuis de nombreuses années, que Marie a été enlevée dans la nuit du 30 septembre au 1^er octobre. Tétraplégique, suite à un grave accident de voiture, elle souffrait d’un cancer en phase terminale et d’insuffisance cardiaque.

Son état de santé, ses conditions de détention et le fait que ses ravisseurs aient refusé de lui remettre ses médicaments sont manifestement les raisons de son décès. Comble de l’horreur, selon Gérard Longuet, ministre de la défense, ses kidnappeurs cherchent aujourd’hui à vendre sa dépouille.

Face à cet acte de barbarie, à cette cruauté délibérée et gratuite, je veux faire part de mon indignation et de ma colère. Ce crime sans nom ne doit pas rester impuni.

Marie Dedieu était une battante, une militante engagée dans le mouvement féministe des années 70. Directrice de publication du « Torchon brûle », le journal du Mouvement de Libération des Femmes, elle était de tous les combats. Signataire en 1971 du « Manifeste des 343 », elle faisait partie de celles et ceux qui se sont battus pour le droit à l’avortement. Parallèlement à son engagement pour le droit des femmes, Marie était également actrice. On se souviendra de son rôle dans le film « Domicile conjugal » réalisé par François Truffaut en 1970. Elle y incarnait une prostituée battante et passionnée aux côtés de Jean-Pierre Léaud.

Battante, passionnée, telle était Marie Dedieu ! Ce sont par ces mots que je souhaite rendre hommage à cette grande dame, à toutes ces femmes qui ont lutté, luttent et lutteront pour le droit des femmes.