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Publié le lundi 23 mars 2009

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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône

Nouvelle cité scolaire Jacques Brel

Mars 2012, par admin

Le vendredi 9 mars 2012.

Retrouvez l’intervention de Michèle Picard, lors de la pose de la 1ère pierre de la nouvelle cité scolaire Jacques Brel, le jeudi 8 mars 2012 .

@ R. BERT Expressions

Poser la première pierre d’un lycée n’est pas un geste routinier, encore moins anodin. Car ce qui va s’élever ici, c’est l’avenir de notre jeunesse. La reconstruction de la cité scolaire Jacques Brel est synonyme de meilleures conditions d’apprentissage, pour les 1000 élèves qui y seront accueillis à la rentrée 2014, que ce soit dans la filière générale, technologique, ou en enseignement professionnel.

Un nouvel environnement, des bâtiments neufs HQE, des espaces verts pour unifier les différents espaces du site, pour un lycée qui n’avait pas connu de rénovation lourde, depuis sa construction en 1977-1978, ce nouveau cadre va créer une véritable impulsion, une avancée positive, dont profiteront également les enseignants. Fruit d’un partenariat entre le Grand Lyon, l’ANRU, l’Éducation nationale, la Ville, je remercie la Région Rhône-Alpes d’avoir soutenu le projet, et d’avoir investi près de 28 millions d’euros dans la construction de ce nouveau lycée Jacques Brel.

Mais le point le plus important, c’est la mise en place d’un projet d’établissement, et d’un travail pédagogique innovant, ambitieux, au service de la formation, et des cursus choisis par les élèves. En complémentarité avec la cité scolaire Sembat-Seguin, le nouveau lycée doit être l’occasion non seulement de développer des filières d’excellence, mais aussi des filières d’avenir et de proximité en quelque sorte, connectées aux entreprises et partenaires locaux, ouvertes à de nouveaux savoir-faire, ou répondant à de nouveaux besoins au niveau de l’académie.

Qu’on ne se méprenne pas sur mes propos, la Ville n’a pas à se substituer à l’Education Nationale, elle n’en a ni les compétences, ni la volonté, et elle sait qu’elle peut compter, avec madame le proviseur et son équipe, sur des partenaires professionnels, motivés et à l’écoute. Les difficultés que rencontre la jeunesse en France sont inacceptables : décrocher des stages valorisants, financer ces études, trouver un logement, accéder au monde du travail, les obstacles deviennent insurmontables. Cela nécessite une mobilisation générale de tous les instants, et de tous les partenaires institutionnels, économiques, et de l’Etat.

Je le dis, aussi bien en tant que citoyenne, qu’en tant que maire d’une ville de 60 000 habitants : notre pays n’accorde pas à sa jeunesse la place qui lui revient. Mobilisons ensemble tous nos moyens, et fédérons toutes nos expériences, dans le seul but d’aider les jeunes à construire leur propre parcours. Avec l’avenant expérimental au CUCS que nous venons de signer avec l’Etat, et qui comporte un volet sur l’éducation, avec les partenariats entre la ville et le lycée, au titre du Projet Action Educative, sur des initiatives culturelles, civiques ou citoyennes, avec notre héritage industriel (et c’est une force, pas un handicap !), nous avons les moyens et la volonté de mettre en place des filières innovantes et d’excellences, ici à Vénissieux.

@ R BERT Expressions

Ce nouveau lycée Jacques Brel est le moment idéal pour explorer de nouvelles pistes, pour montrer le formidable potentiel de la jeunesse des villes populaires, pour renforcer la mixité sociale, et casser le mur des ségrégations territoriales en attirant dans nos cursus des élèves du Grand Lyon, du département et d’au-delà. C’est le moment idéal pour impulser un nouvel élan, et le temps presse.

Depuis des décennies, le chômage des jeunes est endémique en France, et c’est inacceptable ! 30% des jeunes sans diplôme d’études secondaires sont sans emploi. Dans certaines ZUS, près d’un jeune sur deux est au chômage ! Dans ses derniers rapports, l’OCDE pointe du doigt les difficultés de notre pays à corriger le déterminisme social, et c’est là encore inacceptable.

Lutter contre l’échec scolaire, lutter pour une plus large insertion dans le monde du travail, voilà ce que la jeunesse attend de nous, et voilà la tâche et les responsabilités qui nous incombent : trouver des filières et des solutions innovantes, pour offrir un avenir, un projet de vie et d’accomplissement aux 15-25 ans.

A Vénissieux, la reconstruction du lycée Jacques Brel marque l’aboutissement d’un combat âpre, mais exemplaire. Vous le savez aussi bien que moi, la tentation a été grande chez certains, au sein même de notre majorité, d’éloigner des Minguettes l’implantation du lycée. Ce choix aurait été catastrophique pour nos populations et notre jeunesse, car il aurait alimenté une nouvelle fois l’image d’un quartier ignoré par le pacte républicain, le sentiment d’une discontinuité et d’une injustice territoriales.

Nous avons choisi le chemin inverse, celui de maintenir et renforcer la présence de services et d’équipements publics sur le plateau justement, pour en finir avec la ségrégation et la ghettoïsation qui ont fait tant de mal à nos territoires, depuis 30 ans. Nous voulons une école de la citoyenneté, et un accès aux connaissances pour tous, quel que soit l’endroit. Nous voulons un enseignement de qualité et des filières d’excellence pour tous, et pas uniquement dans les centre-villes. Nous voulons que la jeunesse de nos quartiers ait le droit à l’apprentissage, à la culture, et bien évidemment à l’emploi, comme tous les jeunes de l’agglomération.

Nous voulons faire exploser la barrière des préjugés et des fantasmes irraisonnés, car les Minguettes, c’est une partie de Vénissieux, et Vénissieux, c’est une partie de la France. Le pacte républicain n’a pas de frontières, il ne doit pas s’arrêter au pied des quartiers populaires, mais au contraire, y être bien présent et profondément enraciné. C’est ce credo qu’André Gerin et les élus ont défendu, et c’est ce credo que nous devons poursuivre aujourd’hui. L’implantation de la nouvelle cité scolaire Jacques Brel sur le site Démocratie, à proximité de ce formidable outil qu’est la Médiathèque, concrétise donc des années de combat, et marque en même temps une nouvelle étape du développement du Plateau.

Le centre académique Michel Delay, l’école de musique, le cinéma Gérard Philipe, le tramway en colonne vertébrale et l’ouverture de l’axe Oschatz, lien entre le Centre et le plateau, bientôt l’immeuble le Corallin, demain le lycée Jacques Brel, le résultat est sous nos yeux : le Plateau existe, le Plateau revit, le Plateau renaît ! Le futur lycée, dont la baisse des effectifs a été enrayée depuis quelques années, peut aussi être un levier puissant, pour envisager la mise en place d’un 3e cycle sur notre commune.

3e ville du département, avec plus de 60 000 habitants, ville jeune, je ne vois pas pourquoi Vénissieux ne devrait pas, à terme, développer de nouvelles filières après le baccalauréat. Ce serait là encore ouvrir de nouveaux horizons aux jeunes vénissians, et nous devons mener une réflexion sérieuse en la matière. Un mot pour conclure, dût-il être de colère et d’indignation.

L’éducation nationale, et notre école publique, vont sortir profondément blessées et meurtries par le quinquennat de Nicolas Sarkozy. 80 000 postes supprimés en 5 ans, des collèges, des lycées et des enseignants que l’on veut gérer comme dans une entreprise privée, des conditions de travail qui se sont dégradées, comme jamais, pour les professeurs, des conditions d’apprentissage pour les élèves détériorées : nous n’avons pas assisté à un travail de sape, mais à une politique de la terre brûlée.

Le résultat est dramatique : on manque d’effectifs pour assurer les remplacements, on maltraite la formation des enseignants, on supprime des RASED qui luttent contre l’échec scolaire, et le pire, c’est que l’on est en train de briser la vocation d’être enseignant, de dénigrer la transmission des savoirs et des connaissances, de réduire à la portion congrue, l’initiation aux sciences humaines. Je sais que la direction et l’équipe d’enseignants vont occuper, dans deux ans, un bâtiment qui, à n’en pas douter, offrira de meilleures conditions de travail.

Le moins que l’on puisse dire, après cinq années cauchemardesques, c’est que le pacte Républicain le leur doit bien.

Je vous remercie.

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