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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
Budget supplémentaire
Mai 2012, par adminLe 15 mai 2012
Retrouvez l’intervention de Michèle Picard sur le rapport N° 4 « Projet de budget supplémentaire pour l’exercice 2012 », lors du conseil municipal du 14 mai.
Je ne vais pas rouvrir le débat que nous avons eu lors de l’adoption du budget primitif 2012, mais rappeler les grandes lignes adoptées aussi bien en 2011 qu’en 2012.
Le compte administratif et le résultat de clôture 2011 prouvent, s’il le fallait, que nos orientations et nos choix sont cohérents et judicieux. Des dépenses de fonctionnement maîtrisées, avec des augmentations par an plus faibles que dans de nombreuses communes de l’agglomération, pas d’emprunt toxique, un bon niveau de capacité d’investissement et d’autofinancement, malgré des conditions d’emprunt de plus en plus difficiles pour les collectivités, bref c’est ce qu’on appelle une gestion saine, prudente et pragmatique.
Ces chiffres le démontrent et parlent d’eux-mêmes. Pour nos recettes directes, grâce à l’essor démographique et le rythme de constructions dans notre ville, la taxe d’habitation a été dynamique et va continuer de l’être, dans les années à venir.
La vraie bonne nouvelle, c’est que le développement incontestable de Vénissieux s’inscrit, d’ores et déjà, dans la durée, sans que les missions de service public de proximité en pâtissent, et sans, cela aussi est très important, que les habitants aient le sentiment d’être dépossédés de leur ville.
Reste que pour l’ensemble des communes, l’équilibre budgétaire devient tous les ans un peu plus compliqué. Nos capacités d’investissement sont de l’ordre de 15 millions d’euros par an, elles étaient de 19 millions il n’y a pas si longtemps.
Nous sommes déjà à l’heure des choix, notamment dans le cadre de la PPI : l’urgence de tels ou tels travaux, dans un équipement public, décale dans le temps le démarrage de telle ou telle opération. Les désengagements de l’Etat, les baisses de subventions et gels de dotations vers les collectivités, la suppression de la taxe professionnelle, créent des difficultés qui, à court terme, risquent de nous placer face à des choix cornéliens. Chacun notera, par exemple, que les compensations fiscales versées par l’Etat représentent en moyenne une perte de 5,4% par an pour Vénissieux, depuis le début du mandat.
Nos alertes restent fondées, mais depuis l’élection de François Hollande à l’Elysée, et la nomination d’un nouveau gouvernement à Matignon dès demain, nos alertes se sont transformées aujourd’hui en attentes et en espoirs.
Les collectivités territoriales, qu’elles soient de droite ou de gauche, n’ont cessé de dénoncer les politiques catastrophiques menées par Nicolas Sarkozy, ces 5 dernières années. Suppression de la taxe professionnelle sans aucune concertation, alignement des communes sur la ligne gouvernementale, sous peine de rétorsion à travers ce que j’appelle un « chantage à la dotation », retour à un centralisme d’Etat, alors qu’au contraire, il faut plus de décentralisation pour aider l’accès à l’emploi, et répondre à l’urgence sociale des habitants : sur le fond comme sur la forme, pour nos budgets comme pour notre autonomie, ces 5 années ont été un véritable cauchemar, entre travail de sape contre les services publics, et incohérence totale d’une vision équilibrée de l’aménagement du territoire. Mais il y a eu un 6 mai 2012, et l’on peut raisonnablement espérer que ce quinquennat cauchemardesque est révolu. Un nouveau cycle s’ouvre, et nous sommes en droit d’exiger de nouvelles orientations, et de porter de nouvelles revendications.
La place et le rôle des communes, premier maillon essentiel du pacte Républicain, doivent être renforcés et confortés, pour lutter efficacement contre la pauvreté et la précarité, qui ne cessent d’augmenter, pour répondre, à travers nos services publics de proximité, aux attentes des habitants.
En pleine crise économique, appuyons fort sur ce formidable levier des collectivités territoriales, qui assurent près de 71% des investissements publics !
La politique de la Ville doit se fixer des objectifs audacieux, les compétences des différentes collectivités être redéfinies et éclaircies, et la réforme concoctée par la droite abandonnée.
Depuis des années, on nous demande de nous substituer au droit commun, on nous délègue des compétences supplémentaires, sans contrepartie financière. Le « faire plus avec moins de moyens » n’est plus tenable, tout le monde le sait. La spéculation, que les banques entretiennent sur le dos des collectivités, n’est pas tolérable, ni acceptable.
Enfin, replaçons au cœur du pacte républicain l’avenir et le développement des villes populaires, complètement absentes de cette campagne présidentielle, ce qui est très inquiétant. Il faut redonner du souffle et des moyens à la République, et les communes en sont les premiers points d’appui, et les premières garantes.
A l’image des citoyens français, les collectivités veulent un changement radical de politiques. Elles formulent également des attentes claires, précises, que la gauche gouvernementale, même si le contexte est difficile, ne peut pas décevoir.
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