Le 28 juin 2012

Retrouvez ci-après, la déclaration de Michèle Picard suite au rassemblement sauvage en gare de Part-Dieu à l’appel des Jeunesses nationalistes.

Samedi, un rassemblement sauvage en gare de la Part-Dieu à l’appel des Jeunesses nationalistes a conduit à l’interpellation et à la garde à vue de plus d’une cinquantaine de personnes, dont Yvan Benedetti conseiller municipal à Vénissieux, exclu du Front national tout récemment. Les deux leaders fondateurs de ce mouvement d’extrême droite ont passé outre l’interdiction prononcée par le Préfet et confirmée par le tribunal administratif de Lyon. Deux leaders d’extrême droite, élus de la République, qui accumulent propos antisémites et racistes, voire affichent des saluts hitlériens.

Yvan Benedetti, en particulier, s’illustre régulièrement à Vénissieux, par ces idées réactionnaires et rétrogrades contre les droits des femmes, contre les immigrés. Il a été l’initiateur d’une manifestation haineuse contre la réalisation d’une mosquée sur notre ville.

L’heure est grave. Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, les présidents de l’Œuvre française et des Jeunesses nationalistes, inspirés par Pétain, veulent rendre la France aux Français ! Hier ils organisaient la collaboration, aujourd’hui ils organisent « l’insoumission contre l’étranger qui fait la loi chez nous ».

L’heure est grave, autant que leurs propos fascistes, haineux et la violence des manifestants. Face à cette montée constante des forces réactionnaires, racistes et rétrogrades en France et en Europe, face à la banalisation d’idéologies dangereuses pour notre démocratie, l’heure est à la vigilance républicaine et à la résistance.

Au lendemain des élections présidentielles et législatives, nous avons pu constater la progression du Front national. Il fait son retour à l’Assemblée nationale. A l’heure où une partie de la droite soi-disant républicaine glisse vers l’extrême droite, à l’heure où beaucoup jouent aux pyromanes avec les valeurs républicaines, nous devons combattre tous ceux qui choisissent le camp de la haine, cultivent le rejet de l’autre et le repli identitaire. Nous devons les combattre sur le terrain, sans sujet tabou, auprès des populations qui souffrent et qui se sentent exclues.

Nous avons tous un devoir moral, élus comme citoyens, progressistes comme syndicalistes, de dénoncer les amalgames, les raccourcis, les populismes, avant qu’à nouveau ils ne s’enracinent. Avant qu’il ne soit trop tard et que la « bête immonde », que beaucoup par le passé ont combattue au prix de leur vie, ne gangrène notre présent.