Jeudi 11 juillet 2012

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD, à l’occasion de l’ouverture du festival Fêtes Escales, restitution des ateliers : inauguration du projet « Office de Tourisme Underground (OTU) », le Mercredi 11 juillet dernier.

La musique n’attend pas, alors je ferai en sorte de ne pas être trop longue pour cette inauguration du projet « Office de Tourisme Underground ». Je souhaiterais insister sur une idée majeure de ce travail et de cette création : les ateliers d’écriture, de prise de son et d’image projetés sur les façades de l’Hôtel de Ville sont le fruit des idées, du regard et de l’investissement des habitants de Vénissieux dans ce projet.

C’est Vénissieux par les Vénissians, à l’image du festival Fêtes Escales, point de jonction entre les musiques du monde et les générations, les différentes cultures qui enrichissent notre commune. J’aime cette idée d’ancrage d’un Festival qui, en somme, ne pourrait pas avoir lieu ailleurs, car il appartient au patrimoine partagé de ses principaux acteurs : les Vénissians.

L’inauguration du projet OTU me donne l’occasion de remercier les artistes Nico Tico, laborantin du multimédia, et Lee Harvey Asphalte, jongleur de mots et d’influences musicales.

Ils ont été tous les deux les aiguillons de cet Office de Tourisme Underground, et les passeurs, les courroies de transmission de leurs univers, de leurs passions, auprès des Vénissians.

Comme le dit Lee Harvey Asphalte, « nous avons choisi de ne pas nous attarder sur les monuments ou sur les pierres, mais plutôt de vous mettre en valeur, vos parcours, vos paroles, votre attachement à vos quartiers, et toutes les façons dont vous faites battre le cœur de cette ville ».

Ce n’est pas moi, bien au contraire, qui contredirai le constat de l’artiste, je le cite : « Car le voici notre véritable trésor, nous-mêmes, nous sommes un formidable kaléidoscope du monde d’aujourd’hui ».

Vénissieux, comme un héritage vivant, Vénissieux, comme un patrimoine vivant, Vénissieux comme une mémoire, une mosaïque et un horizon partagés, on ne peut pas trouver plus belle expression et plus juste définition à une ville, qui tient à associer à sa mutation chaque habitant, chaque quartier, chaque association, chaque acteur-citoyen.

Cet Office du tourisme nous est donc dédié, dédié à un territoire et des histoires qui s’additionnent, dédié à des cultures et des populations qui s’agrègent, dédié à un passé et à un avenir qui se tiennent la main.

Bien sûr, cet OTU est éphémère, mais à travers les ateliers de création, qui sait s’il n’a pas ouvert, chez les participants, un nouvel horizon, un nouvel imaginaire à la durée de vie beaucoup plus longue.

Cette 14^e édition des Fêtes Escales s’ouvre de la plus belle des façons. Nous sommes très fiers, cette année encore, d’offrir aux habitants de Vénissieux, mais aussi de l’agglomération lyonnaise, un festival de métissage sonore, de bouillonnements et de découvertes musicales. Jazz, chanson française, influences sud-américaines, rap, opéra et deux grosses têtes d’affiche pour cette cuvée 2012 : l’énergie sismique de Zebda, l’intimité renversante de Miossec.

A l’heure où le prix des spectacles s’envole (de 30, 40, voire 50€ par personne, on imagine très bien le coût global pour une famille !), proposer un événement festif, populaire et gratuit, ne doit pas, ne doit plus être si fréquent en France.

Alors oui, nous pouvons être fiers de défendre une vraie culture populaire accessible à tous ! En cette soirée d’ouverture, je n’oublie pas les ravages des politiques nationales, menées depuis plus de dix ans dans le monde de la création, pour les associations, et dans de nombreux festivals, dont les subventions versées par l’Etat ont été supprimées ou rabotées. La culture en France est en droit d’attendre des jours meilleurs.

Je vous souhaite à tous et à toutes de très bonnes Fêtes Escales, et je tiens à remercier encore tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à la création de cet Office de tourisme underground.