Le 1^er août 2012

Retrouvez la déclaration de Michèle Picard après l’adoption par le parlement du projet de loi sur le harcèlement sexuel.

Le mardi 31 juillet, le Parlement a comblé l’inquiétant vide juridique causé par l’abrogation de la loi de 2002 sur le harcèlement sexuel décidée en mai dernier par le Conseil constitutionnel. On ne peut que se féliciter d’une telle décision. La justice pourra à nouveau être rendue.

Le harcèlement sexuel est un délit, une atteinte à la dignité de la personne. Chaque année, des milliers de victimes subissent les agissements de leur harceleur dans une société où tabou et déni imposent encore leur loi.

Ce nouveau texte constitue une réelle avancée en matière de protection des victimes et marque la volonté de s’attaquer à ce fléau social. Un véritable travail pédagogique d’information, de sensibilisation et de responsabilisation de tous les acteurs concernés doit maintenant s’engager pour faire évoluer les consciences, briser le mur du silence qui entoure toutes ces questions. Le volet répressif ne saurait suffire et les moyens donnés aux acteurs de terrain devront être à la mesure de l’enjeu.

Je pense également à toutes les victimes de ces agissements, en grande majorité des femmes, qui avaient eu le courage de les dénoncer et qui ont vu leur dossier annulé par l’abrogation de loi. Il serait intolérable qu‘elles n’obtiennent pas justice.

Condamner le harcèlement sexuel, c’est faire reculer le sexisme et redonner espoir à celles, trop nombreuses, qui en sont victimes. Dans une société où la dignité humaine est remise en cause, il appartient à chacun de nous d’ouvrir les yeux sur une réalité trop souvent banalisée et minimisée.