Mardi 22 janvier 2013

Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion du lancement de la résidence de Mouloud Akkouche et du recueil « Un an d’écrits à Vénissieux », lundi 21 janvier.

Depuis maintenant trois ans, l’espace Pandora, avec le concours de la Ville, initie une démarche innovante avec les Vénissians, autour des ateliers d’écriture. Cette rencontre avec des habitants, des élèves et des associations, s’inscrit pleinement dans la volonté de la Ville de développer une culture accessible pour tous, une culture qui s’oppose au tout marchand et au tout rentable. L’essentiel pour la culture, comme le rappelait Bertold Brecht, est bien « d’élargir le cercle des initiés ».

Avec l’espace Pandora, nous défendons cette conception d’une culture de proximité, qui permet à chacun de s’initier, de s’ouvrir au monde qui l’entoure, et d’y porter un regard critique. Dans notre société où le chacun pour soi gagne du terrain, la culture a vocation à nous rendre, quelque part, plus humain. L’émotion qu’elle véhicule est indispensable à l’épanouissement de chacun. Depuis des décennies, Vénissieux est engagée dans ce combat d’une culture émancipatrice et citoyenne.

Depuis près de dix huit ans, l’espace Pandora joue, sur la Ville, mais aussi sur l’agglomération, au niveau national et international, un rôle « d’agitateur poétique ». Au cours des ans, les projets et partenariats avec la Ville se sont développés : intervention dans le cadre du printemps des poètes, festival de Parole Ambulante, concours autour de la création littéraire, participation au festival Hors-cadre au cinéma Gérard Philipe, initiative autour des « 10 mots » dans le cadre de la semaine de la langue française, partenariat avec les équipements culturels municipaux (théâtre, médiathèque Lucie Aubrac, cinéma).

Une convention triennale de partenariat, signée en juin 2011 entre la Ville, l’espace Pandora, la Direction régionale des affaires culturelles et la région Rhône-Alpes, a permis de consolider la démarche de Pandora sur Vénissieux. Nous consacrons 9% du budget communal à la culture. Dans un contexte où les collectivités sont de plus en plus étranglées financièrement, c’est un effort important de la Ville, pour porter une politique culturelle ambitieuse.

Le gouvernement Ayrault, quant à lui, a décidé de sacrifier la culture sur l’autel de la rigueur. Pour cette année 2013, le budget national est en diminution de 3%. La période de crise ne saurait à elle seule justifier le manque d’ambition en matière culturelle, car il ne faut pas oublier que la culture est source de développement économique, social et humain, pour la société toute entière.

La culture, au même titre que l’éducation, doit être notre préoccupation commune pour nourrir et forger notre jeunesse, pour lutter contre le repli sur soi, pour créer dans nos quartiers du lien, du vivre ensemble et de la cohésion sociale, car c’est aussi là, et surtout là, que se joue la culture.

Aujourd’hui, après quinze ans d’existence, le printemps des poètes est aujourd’hui menacé par une amputation de ses subventions, alors que cet événement de proximité a démontré, pendant toute ces années, son utilité sociale.

Vénissieux, pour sa part, continue d’investir dans la culture, car nous considérons que c’est une richesse pour notre ville et ses habitants.

Les résidences littéraires sont des moments attendus et appréciés par les Vénissians.

L’an passé, nous avions eu le plaisir d’accueillir Joël Bastard, au travers des ateliers d’écritures, des lectures publiques ; les habitants de tous âges ont pu apprivoiser les mots et la langue, s’initier à l’écriture, et produire leurs propres textes. Un recueil reprenant tous les textes produits en atelier valorise le travail réalisé durant plusieurs mois. Il contribue également à faire connaître et apprécier ces productions.

Cette année, nous accueillons Mouloud Akkouche. Il va, à son tour et jusqu’au mois d’avril, faire découvrir et partager avec les Vénissians son univers.

Je vous invite à participer activement aux initiatives organisées dans le cadre de cette nouvelle résidence littéraire, à y prendre du plaisir, et à partager vos émotions.

Je vous remercie.