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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
CONSEIL MUNICIPAL 28 JANVIER 2013 : « Création d’emplois d’avenir et d’emplois apprentis »
Février 2013, par adminLe 8 février 2013
Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD sur le rapport N° 3 « Création d’emplois d’avenir et d’emplois apprentis », lors du CONSEIL MUNICIPAL DU 28 JANVIER 2013
Le taux de chômage des moins de 25 ans atteint de telles proportions, catastrophiques et dramatiques dans certains quartiers, que les mesures d’insertion prises par le gouvernement sont en tout point nécessaires. Nous allons bien évidemment les accompagner, comme en témoigne la création de vingt emplois d’avenir, dispositif que la Ville complète, avec l’augmentation du nombre d’apprentis, qui passe de 10 à 15 emplois. C’est une bonne mesure, à condition que pour les jeunes concernés, cela débouche sur des emplois pérennes, sur des qualifications utiles et tournées vers des secteurs d’avenir. C’est ce à quoi nous devons nous atteler, dans l’ensemble des services qui feront appel aux emplois d’avenir. L’expérience positive des ex emplois jeunes du gouvernement Jospin, à Vénissieux et dans nos services, doit nous servir de guide et de fil rouge. 80% des jeunes avaient connu une sortie positive du dispositif, soit en intégrant les effectifs municipaux, soit en trouvant du travail dans le privé, ou auprès d’autres employeurs publics.
Il faut aider la jeunesse à mettre le pied à l’étrier, et c’est ce que la Ville de Vénissieux fait depuis des années sur le terrain, avec Pôle Emploi, avec la CCI de Lyon, avec tous nos partenaires. Tout le monde le sait, les emplois d’avenir ne vont pas résorber le chômage des moins de 25 ans, en un claquement de doigts. C’est un dispositif, que je juge utile, au même titre que les contrats de génération, mais c’est un dispositif qui doit être accompagné d’un ensemble de mesures gouvernementales, plus larges et plus déterminées que jamais.
La bataille de l’emploi, elle se gagnera dans nos capacités à réindustrialiser notre pays, elle se gagnera en renforçant l’éducation, l’AFPA et la formation, au lieu de la détruire et de la privatiser, elle se gagnera auprès des PME-PMI (en 2012, plus de 93% d’entreprises, en faillite ou en difficulté, concernaient des établissements de moins de 250 salariés), elle se gagnera dans les combats que nous menons sur le terrain, avec les salariés, les syndicats (Veninov en est un exemple, même si les inquiétudes demeurent), elle se gagnera en faisant reculer la spéculation, le profit à court terme et les délocalisations.
A Vénissieux, nous cherchons à mettre en place toutes les conditions pour le développement de l’emploi local (l’éco-parc du Couloud a, par exemple, un réel potentiel, je peux vous le certifier) et les entreprises montrent un intérêt croissant pour notre territoire, en y restant fidèles, en cherchant à s’y développer ou à s’y installer. Nous avons perdu des emplois, beaucoup trop, mais nous avons su aussi enclencher une dynamique sur notre territoire : la création d’entreprises, y compris le statut d’auto-entrepreneur, en témoigne. Il s’en créait une centaine en 2006. Pour l’année 2011, environ 200 créations ont été recensées. Nous sommes face à une bataille de longue haleine, à laquelle tous les acteurs doivent contribuer, mais cette bataille est vitale pour la France, pour les prochaines générations, et pour le développement, aussi, de Vénissieux et de l’Est Lyonnais.
Nous tirons la sonnette d’alarme depuis des années, et les faits nous donnent raison. Écoutons à ce sujet Philippe Laurent, président de la commission des finances de l’Association des Maires de France, qu’on ne peut pas qualifier d’esprit partisan.
Je le cite : « Il manquera cette année près de 10 milliards d’euros aux collectivités, puisque les deux seules banques, encore présentes sur le marché du financement du secteur public local, ne prêteront à elles deux qu’environ 8 milliards d’euros. » Et de conclure : « Si nous sommes contraints de réduire notre part d’autofinancement, je suis convaincu qu’on aura une diminution significative des investissements, avec le report de chantiers prévus, qui devrait surtout se ressentir à partir de 2013 ».
C’est l’avenir de nos villes que l’on hypothèque, et c’est la récession que l’on va renforcer. Inutile de vous préciser qu’il faut s’opposer et à l’un, et à l’autre, et que dans un cas, comme dans l’autre, le temps presse pour casser ces politiques libérales.
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