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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
Association sportive des Minguettes
Juin 2013, par adminLe 18 juin 2013
Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD sur le rapport 10 « Association sportive des Minguettes. Aide exceptionnelle » lors du conseil municipal du 17 juin 2013.
L’aide exceptionnelle de 15 000€ accordée à l’ASM, et liée en majeure partie à l’organisation du 8e de finale en coupe de France contre Nancy, est en quelque sorte un cas d’étude, qui montre à quel point le fossé se creuse, entre sport amateur et sport professionnel.
Elle illustre une véritable dérive, engagée depuis des années, qui consiste à transférer le sport pour tous et l’ensemble des coûts, uniquement sur le dos des collectivités locales. Plusieurs pistes ont été explorées avant l’organisation de ce match, un match historique pour l’ASM, au terme d’un parcours formidable en coupe de France cette année. A partir du moment où la Fédération Française de Football n’a pas homologué le complexe Gérin, pour capacité d’accueil insuffisante en présence d’un club de ligue 1, tous les choix de stades présentaient des coûts, qu’un club amateur ne peut supporter. Je me fais l’avocat du diable : organiser le match à Nancy eut été la solution la plus économique, mais comment imaginer un seul instant se priver de la communion entre les Vénissians et leur club, entre les joueurs et leurs supporteurs ? Comment imaginer se priver de la valorisation et de la promotion de la Ville, et de la tribune médiatique positive que cet événement a générée ? L’encadrement et les joueurs de l’ASM méritaient de jouer à Vénissieux, et leur parcours historique méritait le Matmut Stadium.
Le problème n’est pas là, il se situe dans les exigences de la Fédération Française de Football, en termes de sécurité, d’affichage dans l’enceinte, et de contraintes liées aux normes de retransmission télévisée en direct.
Il est clair qu’aucun club amateur n’a les moyens financiers à la hauteur de telles obligations, mais, et c’est là le paradoxe, ils ont le droit d’écrire leur propre épopée dans le cadre d’une compétition qui leur est ouverte. Les primes versées sont conditionnées au résultat et à la qualification du club pour le tour suivant. Elles ne sont donc pas liées aux recettes publicitaires ou au sponsoring, générés par la retransmission de l’événement.
Une nouvelle fois, ce sont les collectivités qui joignent les deux bouts, et mettent la main au portefeuille. Je rappelle que la prise en charge financière globale de la Ville, pour l’organisation des 16e et 8e de finale, s’élève à 30 000 euros, à laquelle il faut ajouter l’aide exceptionnelle de 15 000 euros. Sur les performances sportives de l’ASM lors de cette coupe de France, tous les Vénissians seront d’accord : ils ont écrit une belle histoire, qui restera gravée dans les mémoires. Mais sur les modes de financement et les passerelles entre sport pro et sport amateur, il y a par contre matière à redire, et ce, alors que le club de l’ASM a engagé depuis deux ans une gestion rigoureuse de son budget, pour sortir d’une période financière délicate.
Sport business omnipotent d’un côté, et sport amateur fragilisé de l’autre, les équilibres sont à revoir en profondeur.
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