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Publié le lundi 23 mars 2009

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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône

14 juillet 2013 : 20e anniversaire de la mort de Léo Ferré

Juillet 2013, par admin

Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s´en va
On oublie le visage et l´on oublie la voix
Le cœur, quand ça bat plus, c´est pas la peine d´aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c´est très bien

Le 14 juillet 1993, une voix s’est éteinte en Toscane. Le chanteur anarchiste Léo Ferré s’est fait la belle. Ce poète qui jouait avec les mots de la langue française, mettant en musique de nombreux épisodes de sa vie, a modelé ses chansons à son image.

Ecorché vif, misanthrope au grand cœur, solitaire, mélancolique, coléreux, emporté, habité, tourmenté… tous ces qualificatifs incarnent l’homme.

Son plaidoyer pour la liberté et son amour des mots me touchent profondément.

Léo Ferré était d’une inspiration extrêmement féconde. Lorsqu’il a mis en musique « le roman inachevé » d’Aragon, il lui a suffi de placer ses mains sur le clavier. Il en sera de même pour « l’invitation au voyage » de Baudelaire.

Pour lui, « la poésie est une clameur, elle doit être entendue comme la musique ».

Lorsque je l’écoute chanter Rimbaud et Verlaine, les sensations sont fortes, elles balancent entre émotion et lyrisme, force et fulgurance. Les mots qu’il exprime claquent comme des coups de fouet pour réveiller la conscience des hommes.

Engagé en faveur des droits de l’homme, il avait fait un réquisitoire contre la peine de mort. Il écrira la chanson « ni dieu, ni maître  ». Ces mots deviendront le cri de ralliement des anarchistes en 1968.

Les fleurs à inventer les jouets d´une comète
Les raisons d´être fou la folie dans ta tête
Des avions en allés vers tes désirs perdus
Et moi comme un radar à leurs ailes pendu
Des embruns dans tes yeux et la mer dans ton ventre
Un orgue dans ta voix chaque fois que je rentre
Des chagrins en couleur riant à ton chevet
Les lampes de mes yeux pour mieux les éclairer

Les parfums de la nuit quand ils montent d´Espagne
Les accessoires du dimanche sous ton pagne
Les larmes de la joie quand elle est à genoux
Le rire du soleil quand le soleil s´en fout
Les souvenirs de ceux qui n´ont plus de mémoire
L´avenir en pilules toi et moi pour y croire
Des passeports pour t´en aller t´Einsteiniser
Vers cet univers glauque où meurent nos idées

Des automates te parlant de mes problèmes
Et cette clef à remonter qui dit » je t´aime »
Un jardin dans ton cœur avec un jardinier
Qui va chez mon fleuriste et t´invite à dîner
Des comptes indécis chez ton marchand de rêves
Un sablier à ton poignet des murs qui lèvent
Des chagrins brodés main pour t´enchaîner à moi
Des armes surréelles pour me tuer cent fois

Cette chose qu´on pense être du feu de Dieu
Cette mer qui remonte au pied de ton vacarme
Ces portes de l´enfer devant quoi tu désarmes
Ces serments de la nuit qui peuplent nos aveux
Et cette joie qui fout le camp de ton collant
Ces silences perdus au bout d´une parole
Et ces ailes cassées chaque fois qu´on s´envole
Ce temps qui ne tient plus qu´à trois… deux… un… zéro …
Je te donne tout ça, Marie

(Je te donne-1976)

(Réunis le 6 janvier 1969 dans un appartement parisien, Jacques Brel, Léo Ferré et Georges Brassens débattent de la chanson)

Léo Ferré ne peut laisser personne indifférent. Lorsqu’il chante, il emploie de puissantes métaphores qui condensent son univers poétique.

Il continue de raisonner en chacun de nous. Cet esprit libre, cet amoureux de la langue française faisant ondoyer les mots sous sa plume, était un divin génie.

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