Le 13 septembre 2013

Retrouvez l’intervention de Michèle Picard, à l’occasion de la pose de la première pierre du Centre nautique intercommunal Lyon-Saint Fons- Vénissieux

Sortir plus fort et par le haut d’un incendie d’origine criminelle qui a attristé les Vénissians, et qui les a injustement pénalisé, tout comme les clubs, les scolaires, les associations et les habitués du CNI de l’agglomération lyonnaise. La désolation a été grande, l’émotion a été vive, partagée, entre amertume et colère, car tout le monde se souvient de cette nuit du 28 novembre 2010, au cours de laquelle une grande partie du Centre Nautique Intercommunal a été ravagée par les flammes. Alors oui, un peu moins de trois ans après ce triste anniversaire, qui heureusement n’a pas fait de victimes, cette pose de la première pierre du nouveau CNI revêt un caractère particulier : nous la posons pour renouer avec le fil d’une mémoire collective, écrite par les habitants, de génération en génération, et si cruellement interrompue ; nous la posons pour redonner un espace, et un équipement d’agglomération de pointe, au vivre ensemble, aux enfants, aux sportifs ; nous la posons pour réaffirmer la primauté des équipements publics contre les discriminations territoriales, et comme levier de l’aménagement des grandes agglomérations.

Trois principes clairs et inaliénables pour rendre les villes plus proches, plus solidaires, plus agréables à vivre, pour rapprocher les populations et les générations. Tout au long de ces trois années, les villes de Vénissieux, Saint-Fons et Lyon ont associé leurs forces et leurs compétences, dans le cadre d’un partenariat exemplaire et riche d’échanges. Pas seulement le 17 février 2011, lorsque le comité syndical a acté le lancement de l’opération de reconstruction du CNI, mais aussi dans les mesures d’urgences qui ont été prises, dès les lendemains du sinistre. Ce travail a rendu possible la mise à disposition du personnel du CNI, dans les différents services des trois villes, et de trouver également des créneaux d’entraînement pour les clubs, associations et scolaires utilisateurs du CNI. La solidarité des premiers instants entre les trois villes, les différents services concernés et la direction du centre nautique, ne s’est pas démentie par la suite, bien au contraire. Le nouveau CNI est le fruit de cette synergie intercommunale, sans laquelle rien n’aurait été possible, encore moins l’ambition de ce programme, qui a parcouru les différentes étapes de sa conception à sa toute prochaine réalisation.

Convergences de vues et d’esprit, dans un premier temps, pour garder intacte la notion de centre nautique, où l’initiation, la pratique sportive, l’éducation, comptent tout autant que la dimension de loisirs. De ce principe de base découlent les orientations éducatives, sportives et sociales du nouveau CNI, qui renouent en somme avec son passé, et avec la vocation d’équipement public mis à la disposition d’un public le plus large possible.

Avec 400 000 à 450 000 entrées par an, le centre constituait une des plus grosses piscines de l’agglomération, un élément structurant qui dépasse le simple cadre vénissian. Le nouveau CNI reprend ces objectifs préalables, en apportant bien évidemment de très nettes améliorations, j’y reviendrai. 120 000 entrées scolaires par an (primaires, collèges, lycées), l’accueil de 17 clubs et de 7 disciplines différentes, et une mission sociale accentuée avec le grand public et les jeunes (130 000 entrées par an) à proximité de l’équipement, auxquels il faut ajouter 70 000 entrées pour les animations sportives : les enjeux de la reconstruction du CNI sont clairs, précis, ils s’ouvrent à la fois au grand public, et aux missions de service public.

Convergences de vues et efforts financiers, dans la mesure où aucune commune n’avait prévu en début de mandat un tel investissement, à plus de 20 millions d’euros. 45% pour Vénissieux, 35% pour Lyon, 20% pour Saint-Fons : les participations respectives des trois villes ont été appliquées, et toutes ont joué le jeu pour faire renaître le CNI qui manquait si cruellement aux habitants et aux sportifs. Là encore, la synergie intercommunale s’est montrée efficace et volontariste, et je ne peux que m’en féliciter. Je tiens par ailleurs à remercier le Centre national pour le développement du sport et le Conseil général, qui ont répondu présent à notre recherche active de financement. Cette démarche se poursuit. Cette opération de reconstruction a été l’occasion d’améliorer en profondeur l’espace intérieur, mais aussi extérieur, du prochain centre nautique. Un bassin de 50 mètres (4 piscines seulement en possèdent à Lyon), un bassin d’initiation, une pataugeoire, un espace de remise en forme, une zone d’accueil accessible depuis le parvis, une mise aux normes en matière d’accessibilité (pour les personnes handicapées notamment), et de sécurité : le CNI sera un équipement moderne, pointu, mais aussi convivial, appelé à prendre une nouvelle dimension. L’aménagement du parvis côté avenue G. Levy, du parc auquel nous tenions tous, et des parkings, plus pratiques et sécurisés, lui donnera une identité forte. Le remarquable travail d’ingénierie et d’architecture du cabinet Xanadu Quadriplus, que je tiens à saluer, accompagne notre volonté d’imprimer un visuel fort, un équipement esthétique, identifiable et de caractère, au sein du quartier. En tous points, le CNI va devenir un élément structurant à Vénissieux, mais aussi au cœur de l’agglomération lyonnaise.

Un dernier mot pour finir, que j’adresse aux habitants, aux clubs et sportifs : nous tenons le bon bout ! Depuis l’incendie, le CNI manque énormément à la population, tous âges et toutes générations confondus. Le temps de l’enquête, le temps des projets, des études de maîtrise d’œuvre, du financement, de la concertation du choix du lauréat, et maintenant des premiers travaux, peut paraître long. C’est malheureusement un temps incompressible, mais c’est aussi le temps d’un formidable renouveau, avec une ouverture au public prévue en mars 2015. Au bout de la patience, les Vénissians, les riverains, les jeunes et sportifs de l’agglomération, auront la certitude de renouer avec le fil de leur propre histoire.

Je vous remercie.