Mardi 01 octobre 2013.

Retrouver l’intervention de Michèle Picard, à l’occasion de l’inauguration des 37 logements sociaux de la résidence « Villa Véniciès ».

Il n’y a pas une crise du logement mais plusieurs, imbriquées les unes dans les autres. Pression immobilière dans les grandes agglomérations, manque de logements sociaux pour les familles modestes, pénurie et loyers exorbitants pour les étudiants, disparités entre les territoires, inadaptation de l’offre par rapport aux mutations de la cellule familiale, (je pense notamment aux familles monoparentales), manque de structures d’hébergement d’urgence, un 115 débordé : il ne faut pas se voiler la face, la situation est, dans bien des cas, dramatique. Si vous ajoutez à cela la crise économique, la précarité énergétique, les impayés, le surendettement de nombreuses familles, et la menace des expulsions locatives, vous aurez compris que le logement est devenu, en quelques années, un marqueur terrible du déclassement social en France.

A Vénissieux, nous avons placé la question du logement au cœur de notre action. Le logement social bien sûr, avec plus de 50% de notre parc, la ville remplit son devoir, celui de répondre avant tout, à la demande très forte des familles modestes et des familles dont le pouvoir d’achat ne leur permet pas d’accéder à un logement décent, ou à du locatif privé. Logement social d’un côté, diversification des parcours résidentiels de l’autre, pour répondre là encore aux différentes étapes de la vie des familles vénissianes, quand elles cherchent à devenir propriétaires ou à louer des surfaces plus grandes. La Ville entre en phase avec les préoccupations des Vénissians, pour lesquels le logement et le logement social sont deux données essentielles, je dirais même vitales. D’après le récent sondage IPSOS, 33% d’entre eux en voudraient même plus, alors que notre parc, avec ceux de Vaulx-en-Velin et Saint-Fons, est le plus développé de toute l’agglomération lyonnaise.

Le programme La Villa Véniciès, que nous inaugurons aujourd’hui, s’inscrit dans cette perspective, et ce sont près de 37 logements sociaux (9 en PLAI, 28 en PLUS), tous loués depuis août, qui ont vu le jour. Je remercie le bailleur ICF, dont le parc sur la commune s’élève à environ 1 000 logements, pour le travail accompli et l’investissement consenti pour la Villa Véniciès, à hauteur de 5,5 millions d’euros TTC.

D’une façon générale, je tiens à associer l’ensemble des bailleurs dans le travail qui est réalisé dans notre commune. La création d’un centre de ressources HLM à Vénissieux, fin 2012, montre combien les échanges et le partage d’expériences entre les différents partenaires, peuvent être utiles pour les agents de proximité qui agissent sur le terrain, pour améliorer les services offerts aux locataires, et améliorer aussi les conditions de travail des agents. Pour ce programme Villa Véniciès, le partenariat entre la Ville, le Grand-Lyon, le service inter administratif du logement de la préfecture et ICF, a été fructueux.

J’associe à cette étroite collaboration les structures locales, comme la Mission Locale et l’association Femme Information Liaison, afin de favoriser l’accès au logement de ménages suivis par ces structures. Tout le monde a œuvré au service des locataires, de leurs attentes, de leurs besoins, et des difficultés qu’ils rencontraient. Il a ainsi été travaillé l’accès au logement de jeunes ménages décohabitant, en insertion par l’emploi, et de femmes victimes de violences conjugales. Un partenariat institutionnel a été mis en place, dans le cadre de la Commission Locale d’Orientation des Attributions. La concertation avec les services du Grand Lyon a ainsi permis de prioriser le parcours résidentiel de ménages vénissians, (ces ménages ne rentrant pas dans les critères prioritaires du SIAL-Préfecture). De même, le partenariat avec la Préfecture a favorisé l’accès au logement de ménages fragiles économiquement, ainsi que la mutation de personnes âgées ayant besoin d’un logement plus adapté et mieux équipé, (notamment d’un ascenseur). Ces missions de proximité sont essentielles, une approche humaine indispensable qui permet, non seulement d’accompagner les personnes les plus fragiles, mais de trouver au cas par cas des réponses appropriées. Elles s’inscrivent dans la lignée du travail accompli par le CCAS et l’ensemble de nos services, qui désamorcent bien souvent, et à temps, des situations tendues et complexes, en amont des dramatiques et inacceptables expulsions locatives.

Face à une crise sans précédent, j’aimerais pour conclure vous citer les conclusions du rapport 2013 de la Fondation Abbé Pierre, sur l’état du mal-logement en France. J’ouvre les guillemets : « Il faut repenser les mécanismes de solidarité qui sont la clé pour promouvoir l’égalité des territoires, pour les doter des moyens d’adapter le parc de logement à la diversité des besoins. Une telle ambition oblige à ne pas laisser les collectivités locales seules face à leurs difficultés, et à renforcer le rôle de l’État pour assurer une plus juste redistribution des moyens financiers, et promouvoir une gouvernance des politiques locales de l’habitat plus adaptée aux enjeux de la période. La clé de l’égalité se situe dans la solidarité ».

C’est cette question de bon sens et de priorités qui doit effectivement prévaloir.

Je vous remercie.