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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
Piste d’athlétisme du stade Laurent Gerin
Mai 2014, par adminLundi 19 mai 2014.
Retrouvez l’intervention de Michèle Picard sur le rapport n° 2 « Stade Laurent-Gérin. Réhabilitation de la piste d’athlétisme » lors du conseil municipal du 19 mai.
La réhabilitation de la piste d’athlétisme du stade Laurent-Gérin pose le problème du financement du sport local, et du sport pour tous d’une façon générale. C’est un investissement lourd de plus de 900 000€, pris en charge à plus de 50% par la Ville. Le projet n’est ni extravagant, ni surdimensionné, mais les matériaux utilisés pour la réalisation de pistes synthétiques homologuées, lesquelles permettront d’accueillir des compétitions de niveau régional, et les travaux d’ensemble coûtent cher.
Vénissieux avait besoin d’une piste d’athlétisme digne de ce nom, l’AFA Feyzin-Vénissieux, les écoliers, collégiens et lycéens, profiteront de cet équipement.
Ce qui inquiète à juste titre les collectivités territoriales et le milieu sportif dans son ensemble, ce sont les modes de financement du sport amateur. Ce problème s’était posé lors du formidable parcours de l’ASM en Coupe de France, puisque la prise en charge financière de la ville s’était élevée à 20 000€ pour l’organisation du 8ème de finale, à laquelle il faut ajouter les 10 000€ des 16èmes de finale. Communication, valorisation de l’événement, sécurité, respect des normes imposées par la Fédération, prêt de matériel, mise à disposition de personnel : sans les collectivités, aucun club amateur ne peut supporter de tels coûts !
Aujourd’hui, le sport en France est financé par l’État à hauteur de 12%, contre 31% pour les collectivités locales, et environ 47% pour les ménages ! Ces chiffres montrent un désengagement brutal de l’État, lequel réoriente clairement une partie de son budget vers l’événementiel, comme, par exemple, la construction des grands stades, en vue de l’Euro 2016.
A l’heure des politiques d’austérité, le sport pour tous, formidable école d’intégration, va-t-il devenir le parent pauvre des budgets nationaux ?
Je crois qu’il est l’heure que l’État redéfinisse ses priorités, car les collectivités, mais aussi les bénévoles, ne pourront pas porter à bout de bras à la fois la vie des clubs, la construction et l’entretien des équipements sportifs nécessaires. Il faut repenser et approfondir les mécanismes de solidarité, entre le sport professionnel et le sport amateur, entre les ligues professionnelles et les fédérations afin de garantir les missions d’intérêt général. Il faut renforcer également l’effet distributif du Conseil National du Développement du Sport, et conforter ses ressources, ce que les politiques d’austérité ne laissent pas augurer. Il conviendrait enfin d’étendre l’assiette de la taxe « Buffet » aux différents droits de retransmission.
Bref, des pistes et des moyens de financement existent, au cœur desquels les collectivités apporteront leurs contributions, mais il s’agit avant tout de remettre les choses à plat, et de redéfinir aujourd’hui les priorités de l’État.
L’avenir du sport amateur et du sport pour tous en dépend.
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