Vendredi 25 juin à 18 heures - Hôtel de Ville

Réception en l’honneur des personnels de l’Education nationale admis à la retraite

Ci-après, l’intervention de Michèle Picard à cette occasion.

Je voudrais tout d’abord excuser monsieur le député André Gerin et monsieur le sénateur, Guy Fischer.

29 personnes de l’Éducation nationale partent à la retraite cette année à Vénissieux. Nous tenons à vous remercier car il s’agit de saluer en vous non pas des bons et loyaux services mais 29 vocations.

Je sais que vous exercez votre métier avec dévotion, avec générosité. Je sais que le contact avec les enfants, les jeunes, va, un jour ou l’autre, vous manquer car ce contact-là est inégalable :

- enthousiasme de partager des connaissances, des disciplines avec une classe.

- Enthousiasme d’ouvrir des perspectives, des chemins et des formations aux jeunes générations, sans formater.

- Enthousiasme d’œuvrer au cœur de la vie, la vie de l’individu dans la vie de la cité, même si ça n’est pas de tout repos au quotidien.

- Enthousiasme de défendre enfin une certaine idée de la France, celle de la laïcité, de l’égalité des chances, de Jules Ferry.

Certains d’entre vous sont natifs de la commune, d’autres ont enseigné à Vénissieux après une affectation.

J’espère que tout le monde a apprécié cette ville qui nous est chère, Vénissieux la rebelle, Vénissieux l’ouvrière et la populaire, avec sa richesse humaine, ses difficultés aussi. Avons-nous été à la hauteur des exigences et du rôle capital de votre profession ? C’est souvent la question que je me pose et je crois que je peux y répondre par l’affirmative.

Notre partenariat avec l’éducation nationale, le lien de nos équipes avec le corps enseignant sont indéfectibles. Vos combats sont nos combats, vos revendications sont nos revendications, vos préoccupations sont nos préoccupations. Nous défendons ensemble, contre vents et marées, une école publique digne de ce nom, avec des moyens humains, des moyens matériels à la hauteur de l’enjeu.

Nous défendons l’école maternelle et nous récusons les jardins d’éveil.

Nous défendons les conditions de travail des enseignants, qui se dégradent il ne faut pas se le cacher, et nous récusons la politique du chiffre de Sarkozy et Matignon. 40 000 postes ont été supprimés depuis 2007, plus de 60 000 depuis 2003, 16 000 pour la rentrée prochaine : c’est cauchemardesque, injustifiable, intolérable. Je pense aux directeurs, aux principaux et proviseurs, aux élèves dont que le non-remplacement du personnel parti à la retraite va pénaliser.

On joue avec l’avenir de notre société, on hypothèque les chances de nos enfants en toute impunité, on rend de plus en plus difficiles les conditions de travail des professeurs par petits calculs boutiquiers, et certainement aussi, par esprit revanchard sur les mesures progressistes dont l’éducation nationale est souvent le creuset.

La Ville de Vénissieux consacre 27% de son budget à l’enseignement-écoles, 15% au sport et à la jeunesse, pendant que l’Etat casse l’école publique et abandonne, les unes après les autres, ses missions régaliennes.

Et le pire appelle le pire avec le projet inqualifiable de Luc Chatel, le choix délibéré de sureffectifs en classes, le sacrifice de la formation des enseignants, etc.

Je sais qu’un enseignant retraité demeure toujours un petit peu un enseignant. Que le monde de l’école reste une passion dont on ne se détache pas du jour au lendemain.

Alors au nom des personnes présentes ici, au nom des inspecteurs de circonscription, des proviseurs, principaux, des délégués départementaux de l’Éducation nationale, des directeurs d’écoles, des enseignants et de l’équipe municipale, nous vous souhaitons une bonne et heureuse retraite.

Mais si vous avez un peu de temps à nous consacrer, sachez que nous vous accueillerons avec joie… dans les cortèges pour battre le pavé. On ne sera jamais de trop, toutes générations confondues, pour défendre l’école de la République, l’école publique et laïque.

Je vous remercie.

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