⇒ http://www.michele-picard.com
Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
Rassemblement citoyen suite à l’incendie du Centre Nautique Intercommunal
Décembre 2010, par adminLe 2 décembre 2010
L’incendie du Centre Nautique Intercommunal de Vénissieux / Lyon / Saint-Fons, le 28 novembre dernier, a causé de nombreux dégâts. Aujourd’hui, la nature criminelle et volontaire de l’incendie semble se confirmer. Il s’agit là d’une atteinte grave et inadmissible au bien public, une atteinte grave et inadmissible faite aux Vénissians, Lyonnais et Sainfoniards qui aurait pu, qui plus est, provoquer un drame humain.
Face a cette situation intolérable, Michèle Picard a appelé la population, l’ensemble des acteurs de la ville, les clubs sportifs, les salariés du Centre Nautique, le personnel communal, les associations, les usagers, à un rassemblement citoyen jeudi 2 décembre 2010 rassemblant plusieurs centaines de personnes au Centre Nautique Intercommunal.
Aujourd’hui, nous sommes tous réunis pour dire notre émotion face à l’incendie du Centre nautique intercommunal. C’est un désastre matériel qui a profondément touché les Vénissians, les Lyonnais et les Sainfoniards attachés à ce que représente le CNI : un rapport affectif lié à l’histoire, une vie sociale riche en activités sportives et ludiques.
Spontanément, dimanche et lundi, des habitants, des associations sont venus témoigner de leur sympathie, et de leur solidarité. Ils sont venus nous dire leur émotion et leur attachement au CNI, un équipement implanté depuis 40 ans sur la commune de Vénissieux, le plus grand équipement nautique de l’agglomération. C’est une partie de la mémoire collective des Vénissians et des habitants des communes limitrophes qui vient d’être réduite en cendres.
Je vous lis un message, arrivé cet après midi par mail, un parmi tant d’autres reçus ces derniers jours : « Je travaille à Vaise et je ne pourrais pas être présente au rassemblement citoyen devant le CNI du 2 décembre à 17 heures. Cependant, je voulais faire savoir que je suis moi aussi indignée, en tant qu’adhérente du CMOV : plus de cours d’aquagym pour moi et plus d’apprentissage de la natation pour ma fille de 7 ans. Ma fille, qui allait aussi à la piscine avec l’école se trouve doublement privée de ces moments d’apprentissage, de jeu et de détente. ».
Lorsqu’un un drame arrive, nous avons besoin de nous retrouver ensemble, pour partager ces moments difficiles. Nous avons besoin de l’expression de cette solidarité pour dépasser ce désastre humain, social, matériel.
Le CNI, c’est un équipement novateur, une coopération innovante intercommunale entre trois collectivités qui n’ont pas hésité à franchir le pas et travailler ensemble pour offrir à leurs habitants un bel équipement fonctionnel, utile et de grande qualité, avec notamment une piscine olympique. En 2003, le CNI avait d’ailleurs reçu le label « Patrimoine du 20ème siècle ».
Le CNI, c’est 40 ans d’investissements de Vénissieux, Saint Fons, et Lyon. 40 ans d’investissements des contribuables partis en fumée.
Le CNI, c’est 35 salariés dont le travail vient brutalement de s’arrêter et qui s’investissaient chaque jour pour faire vivre l’équipement.
Le CNI, c’est 27 associations et une dizaine d’organismes comme le foyer ADAPEI ; 3000 licenciés vénissians privés d’activités sportives, ludiques et les autres licenciés des villes partenaires. Je pense aussi au CMOV natation, avec près de 1600 licenciés, il est le 3ème club de natation au niveau national et le 1er club vénissian tous sports confondus. Il vient de tout perdre dans l’incendie : des années d’investissements pour développer son sport, sa passion. Le 2 octobre dernier, nous avions fêté ses 40 ans d’existence, 40 ans d’histoire, 40 ans de travail partis en fumée.
Le CNI, c’est tous ces enfants scolarisés dans les 92 classes primaires de nos trois villes qui aujourd’hui ne peuvent plus apprendre la natation dans ce lieu où souvent leurs parents ont aussi fait leurs premières brasses.
Le CNI, c’est annuellement, 400 000 à 450 000 Vénissians, Lyonnais, Sainfoniards qui utilisent l’équipement soit 1500 personnes par jour. Des enfants, des familles qui trouvaient là, un équipement de proximité, accessible financièrement.
Les mois qui viennent vont être difficiles pour tous. La ville de Vénissieux, comme elle l’a été aux premiers instants, sera aux côtés des salariés, du CMOV natation, et des clubs.
Elle continuera à travailler avec les autres communes de l’agglomération pour que la solidarité s’exprime et que des solutions soient trouvées.
En ce qui concerne l’avenir, nous en sommes au tout début d’un long travail qui va s’enclencher. Cela prendra du temps.
Chacun doit comprendre que de ce drame nous ne nous en relèverons pas en un jour. Nous avançons pas à pas pour répondre à toutes les difficultés qui se posent.
Face à un tel drame, les valeurs citoyennes doivent primer sur l’individualisme. Le simple consommateur de biens doit faire preuve de civisme, de citoyenneté.
Nous aurons aussi besoin de vous tous pour exiger de l’Etat qu’il nous aide dans cette épreuve. Qu’il nous aide à réaliser un nouveau projet autour du CNI. C’est donc une dure bataille qu’il nous faudra mener, et je compte sur vous tous ; je compte sur la population vénissiane, lyonnaise et sainfoniarde pour nous soutenir dans ce combat.
Les origines du sinistre semblent être criminelles.
Dimanche matin, les premiers témoins sur place ont constaté, à proximité, la présence d’un véhicule incendié quelques heures plus tôt. Pour l’instant, il n’y a pas de lien établi entre ces deux événements.
D’après les investigations, la nature criminelle et volontaire de l’incendie semble se confirmer : une poubelle, d’où serait parti le feu, a été déplacée contre la façade du bâtiment.
Si ces éléments venaient à se confirmer, nous voulons faire part de notre colère.
Il n’y a rien de banal à incendier des poubelles, à détruire des biens publics, à mettre la vie de personnes en danger. Nous refusons de nous y habituer. Nous refusons de nous y résigner.
Car derrière des mots, il y a des actes, et donc des conséquences. Des actes criminels graves et inadmissibles, insupportables qui touchent aux biens communs de toute une ville, au bien commun de toute une population.
Car derrière cette violence, il y a des actes quotidiens, pas si innocents, qui s’attaquent au vivre ensemble et à l’intérêt général.
Nous refusons cette violence, ce vandalisme qui pourrit la vie de nos villes, de nos agglomérations. Ce sont les habitants, souvent les plus modestes, qui sont le plus durement frappés par de tels agissements, gratuits, inacceptables, intolérables.
Si la piste criminelle est confirmée, je les condamne fermement. C’est une atteinte grave et inadmissible aux biens publics. C’est une atteinte grave faite aux Vénissians, aux Sainfoniards et aux Lyonnais.
Je demande aux pouvoirs de police de faire rapidement toute la lumière sur cet incendie. L’enquête doit être exemplaire, car les Vénissians ont droit à la vérité. Nous avons le droit de savoir.
Je demande aux pouvoirs de police et de justice, la plus grande fermeté face à de tels agissements. Chacun doit répondre de ses actes. Il ne doit pas y avoir d’impunité, pas de complaisance, ni de laxisme.
Combien faudra-t-il de destruction de biens publics avant que l’on se donne les moyens d’éradiquer la violence souterraine qui ronge nos quartiers, nos villes ? Combien de nuit d’horreur, comme à Dijon, le 14 novembre dernier, où un foyer de travailleurs migrants a été réduit en cendres, 7 personnes y ont perdu la vie, des personnes sont toujours entre la vie et la mort, et des enfants sont marqués à vie, pour un feu de poubelle.
Nous sommes tous responsable du bien commun. Nous sommes tous responsables des vies qui nous entourent. C’est aussi cela la solidarité : les liens qui nous unissent, nous les citoyens, les acteurs de notre ville.
Il nous faut briser le silence. La violence, la destruction de biens n’est pas un tabou.
Il ne peut y avoir de violence acceptable. Tous les actes de violences sont inacceptables, toutes les attaques aux biens doivent être dénoncées, sanctionnées.
Le bien public, c’est le bien commun. Il appartient à chacun d’entre nous, et à la communauté à la fois. Tous ensemble, nous devons le préservern et exiger de l’Etat les moyens pour éradiquer cette violence.
L’Etat est garant de la sécurité de ses concitoyens. Il ne peut se soustraire à ses obligations et doit tout mettre en œuvre pour mettre un terme à cette violence.
Chacun à notre niveau, nous pouvons refuser cette banalisation et agir pour que Vénissieux soit un exemple du vivre ensemble.
Nous devons répondre collectivement, solidairement à cette violence qui détruit le vivre ensemble, qui brise l’intérêt général, et qui anéantit tout le travail des municipalités pour créer des solidarités.
De ce désastre, nous allons ensemble ressortir par le haut et apporter une réponse collective des citoyens impliqués dans la vie de la cité.
J’en appelle à la citoyenneté de tous, à la responsabilité. Nous ne laisserons pas briser les solidarités indispensables au vivre ensemble. C’est un défi que nous allons relever tous ensemble.
→ Lire la suite sur le site d’origine…