Le 14 mars 2011

Le conseil municipal s’est réuni en séance publique lundi 14 mars 2011. Retrouvez ci-après l’intervention de Michèle Picard sur le rapport N°13 « Réactualisation du Programme Local de l’Habitat »

Le logement est devenu un chantier d’urgence nationale. Sans l’Etat, les communes ne pourront pas à elles seules résorber les déficits de constructions de logements.

Selon les différentes études, il faudrait au minimum 500.000 constructions annuelles pour répondre à la demande et endiguer la crise endémique. Nous en sommes loin, bien loin. En face de cette crise sans précédent, la stratégie de l’Etat est claire : se débarrasser de la question du logement social sur le dos des collectivités locales. Comment expliquer autrement ses multiples désengagements et ses prélèvements en forme de racket ?

Après avoir fait main basse sur le 1%, l’Etat prélève sur les organismes HLM la contribution sur les revenus locatifs soit 1 milliard d’euros en trois ans. Baisse du budget « ville et logement 2011 » de 200 millions d’euros par rapport à 2008 ; baisse de l’aide à la pierre : 135 millions ; baisse des APL : 90 millions ; la construction de logements privés favorisée par la loi Scellier ; l’ANRU mise entre parenthèses : la liste des mesures gouvernementales est tout aussi longue que désolante et inquiétante.

Dans un contexte sinistré par les politiques nationales, Vénissieux continue de redoubler d’efforts pour le logement social en particulier et pour le logement tout court. Notre réponse, elle tient dans ce chiffre impressionnant : 564 logements neufs ont été livrés en 2010. Avec un peu plus de 50% de logements sociaux sur l’ensemble de notre commune, nous remplissons parfaitement nos devoirs, alors que 24 villes de l’agglomération n’atteignent pas la barre des 20% fixée par la loi SRU. Résultat : on compte sur le Grand Lyon 50 000 demandes de logements sociaux en 2010 contre 44 000 en 2005. Les efforts doivent être conjugués et partagés en la matière.

Mais l’ambition de notre politique du logement ne se résume pas aux seules populations modestes, elle est large et diversifiée, ce qui fait notre force et nous redonne une attractivité porteuse d’espoir.

Contrairement au soi-disant bétonnage que dénonce la droite locale, les nombreuses constructions permettent la diversification des parcours résidentiels des Vénissians. Elles sont le fer de lance pour attirer de nouveaux habitants et conserver les habitants installés depuis plus longtemps.

Avec la présence des services publics de proximité, la mutation de Vénissieux s’accomplit ainsi, sans que les Vénissians soient dépossédés de leur ville, et je tiens tout particulièrement à cette idée. La métamorphose et l’embellissement de notre ville ne doivent pas nous faire perdre notre esprit et notre identité.