Olga Bancic est née en Bessarabie, avant de rejoindre Bucarest avec son mari. Gréviste, adhérente aux Jeunesses communistes, elle subit la répression du régime roumain en étant condamnée à deux ans de prison après une manifestation. Après avoir vécu dans la clandestinité, elle émigre en France en 1938 où elle reprend ses études en Lettres.
Sous le pseudo de Pierrette, elle rejoint le premier détachement des FTP-MOI et sera la seule femme de ce réseau de résistance. Consciente des risques encourus, elle place sa fille en sûreté dans une famille française. La police française, à la solde de l’occupant et du régime de Vichy, démantèle l’ensemble du réseau en 1943.
Olga Bancic est condamnée à mort comme l’ensemble de ses camarades par une cour martiale allemande, réunie à Paris. Elle fera l’objet d’un traitement particulièrement indigne, réservé aux femmes : elle ne sera pas fusillée avec ses amis au Mont Valérien le 21 février 1944, mais transférée en Allemagne avant d’être guillotinée à la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944 à l’âge de trente-deux ans.
Cette mort solitaire, après avoir été humiliée et torturée, illustre le mépris et la rage du régime nazi à l’égard des femmes résistantes.
La veille de son exécution, elle jette par la fenêtre une dernière lettre adressée à sa fille : « Ta mère écrit la dernière lettre, ma chère petite fille, car demain à 6 heures, je ne serai plus. Mon amour, ne pleure pas, ta mère ne pleure pas non plus. Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. »
L’histoire a retenu la lettre de Missak Manouchian, pas celle d’Olga Bancic. La mémoire est sélective quand il s’agit des femmes, même pour celles de la Résistance.