Vœu présenté par la majorité municipale

Pour la reconnaissance des massacres du 8 mai 1945 en Algérie

La lettre des élus communistes et apparentés - avril 2025.
Mercredi 30 avril 2025

8 Mai 1945 en Algérie : La Joie Volée

Lorsque les cloches de la victoire sonnèrent en mai 1945, l’écho parvint jusqu’en Algérie. La France venait d’être libérée de l’occupation nazie, et dans l’empire colonial, des peuples qui avaient souffert et combattu se réjouissaient. Parmi eux, les Algériens.

Dans les cœurs, une idée : si la France retrouvait sa liberté, alors l’Algérie, elle aussi, serait écoutée. Les promesses faites par le général de Gaulle, les discours sur la fin de l’oppression laissaient entrevoir un avenir différent. Ce 8 mai, à Sétif, Guelma, Kherrata et ailleurs, des manifestations s’organisent pour fêter la victoire, et aussi faire entendre une voix longtemps étouffée, celle d’un peuple qui réclame ses droits.

Mais au lieu de la reconnaissance, ce fut la trahison. À Sétif, une altercation éclate entre manifestants et forces de l’ordre. Un jeune scout brandissant un drapeau algérien est abattu. Des affrontements éclatent et l’armée française, appuyée par des milices, lance une répression impitoyable. Des milliers d’Algériens sont tués.

La joie se change en deuil. L’espoir devient désillusion. Ce jour qui aurait dû symboliser la victoire de la liberté s’imprime dans la mémoire collective algérienne comme le début d’une prise de conscience tragique : la France ne leur accorderait ni liberté, ni égalité, ni fraternité.

Il faudra deux semaines pour que la réalité du crime soit connue. Dénoncée dans l’Humanité du 11 mai, l’article est censuré mais diffusé en tract par le PCF.

Pour les Algériens, le 8 mai 1945 ne marque pas la fin d’une guerre, mais le début d’une autre : celle pour leur propre indépendance. Je souhaite remercier madame Michèle Picard pour sa reconnaissance de l’autre 8 mai 1945 à chaque commémoration.

Vœu présenté par la majorité municipale pour la reconnaissance des massacres du 8 mai 1945 en Algérie.

(…) Quatre-vingts ans plus tard, le nombre de victimes est estimé à 35 000 civils algériens arrêtés, torturés et exécutés par la police, la gendarmerie, les milices coloniales et l’Armée française.

Ces crimes de guerre, commis par l’État, font partie intégrante de l’histoire de France mais ne sont toujours pas reconnus officiellement. Une situation inacceptable car elle ajoute à ces massacres l’outrage aux victimes et à leurs descendants. Cette page de l’histoire est à la fois française et algérienne. La reconnaître contribuerait à consolider la fraternité entre le peuple algérien et le peuple français. Reconnaître ce massacre commis par l’État français permettrait à tous nos concitoyens, notamment ceux issus de l’immigration algérienne, de se construire toujours plus fraternellement dans un avenir commun, celui de la communauté républicaine, où toutes les mémoires sont respectées.

Le Conseil municipal de Vénissieux sollicite la ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la mémoire et des Anciens Combattants, ainsi que le président de la République, pour la reconnaissance par l’État des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata, et pour l’ouverture de toutes les archives relatives à ces terribles événements.

Pour lire l’intervention complète…

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