Aujourd’hui, nous prenons acte de l’attribution de la quatrième étoile du label TETE CAE. Ce label n’est pas qu’une simple récompense ; il souligne le travail de longue haleine de tous afin de réduire nos consommations d’énergie tout en continuant à faire fonctionner les services publics.
Mais ce dont je suis particulièrement fier, c’est que dans l’ensemble de la France, seulement 20 collectivités ont le label 4 et 5 étoiles, et parmi elles, Vénissieux.
Parmi ces défis, la maîtrise des énergies est cruciale. Depuis la guerre en Ukraine, les questions d’énergie ont pris de plus en plus d’ampleur du fait de l’envolée des prix. Cela a été une raison de plus pour traiter le gaspillage.
Quand certaines collectivités ont décidé de baisser les températures de consigne, à Vénissieux, nous avons décidé de ne pas considérer tous les sites de la même manière. Ainsi, 56 % de notre patrimoine a fait l’objet d’un audit énergétique, et les résultats, nous les retrouvons aujourd’hui. On estime que si nous n’étions pas intervenus sur nos consommations, elles représenteraient presque 900 000 euros de dépenses supplémentaires, et donc autant d’énergie perdue. Le travail continue pour poursuivre les rénovations énergétiques des bâtiments les plus énergivores.
C’est dire les économies d’énergie réalisées. Le réseau de chaleur, tant décrié par certains comme un réseau collectiviste, est aujourd’hui une vraie force de notre arsenal contre le gaspillage d’énergie. Le projet Tokia Cobex, mis en place en partenariat entre la ville et la métropole, en est le parfait exemple. Cette entreprise, qui fabrique des moules en carbone dans des fours à très haute température, a vu sa chaleur perdue valorisée pour alimenter le réseau de chaleur.
Mais l’énergie, c’est aussi le confort d’été, qui est traité dans tous les projets neufs. Nous adaptons aussi les plus anciens avec des brasseurs d’air ou des pièces de fraîcheur, comme dans les résidences du CCAS.
La ville fait également des efforts significatifs pour verdir sa flotte de véhicules et met à disposition des agents des vélos à assistance électrique pour les petits trajets. Pour le reste, des stages de sensibilisation à la conduite sont mis en place.
Et ce n’est qu’un premier pas. Le décret tertiaire, paru en 2019, prévoit l’obligation de réduction de la consommation énergétique des bâtiments de l’ordre de 40 % d’ici 2030 pour atteindre 60 % en 2050. C’est la preuve qu’il nous reste du pain sur la planche.
Tout cela démontre surtout que si l’on veut un monde plus vert, il faut massivement investir. Lors de la COP 29, les pays émergents réclamaient 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2030. Mais l’éléphant a accouché d’une souris : les États se sont mis d’accord sur un nouvel objectif de financement de seulement 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir la transition énergétique.
Le 16 décembre 2009, il y a 15 ans presque jour pour jour, lors de la COP 15, Hugo Chavez, alors président du Venezuela, s’adressant aux puissants de ce monde, disait : « Si le climat était une banque, vous l’auriez déjà sauvé ! » Aujourd’hui, il comparerait sûrement le climat et les budgets militaires, car quand dans les diverses COP, les États les plus pauvres arrachent difficilement quelques milliards d’euros, les dépenses militaires mondiales, elles, flambent. Elles ont augmenté pour la neuvième année consécutive pour atteindre un niveau record de 2 443 milliards de dollars pour 2024.
C’est face à ce choix de société que nous sommes confrontés aujourd’hui. Certes, la seule ville de Vénissieux ne changera pas les choses à elle seule, ni même les Français qui ne représentent que 0,8 % des émissions de CO2, alors que les États-Unis, à eux seuls, pèsent plus de 13 %. L’élection de Trump et la future nomination de Chris Wright, patron de Liberty Energy, une entreprise qui exploite les gaz de schiste et donc la fracturation, n’arrangera rien.
Reconnaissons au moins à ce type de récompense qu’elle met en lumière les efforts de différentes collectivités. C’est donc avec plaisir que nous accueillons cette récompense.
Merci.